Le coup de gueule de Couf...

Pas joli joli le bipède !...
Au fond de mon pré, il m'est arrivé aux oreilles que j'étais un poney boiteux, sous l'emprise fréquente de drogues me permettant de supporter la douleur pour sortir en concours, bref je vous laisse imaginer... Et ceci a toujours été bizarrement porté à la connaissance de nouveaux cavaliers potentiels au moment où ils allaient se décider pour m'essayer en vue d'une location...

Mais sache ignoble bipède qui colporte cette rumeur malveillante que je n'ai besoin d'aucune drogue moi pour m'envoyer sur mes cross et être à l'aise sur le carré de dressage. Ceci a d'ailleurs été vérifié un certain nombre de fois dans les contrôles où un monsieur ou une dame bien habillé me sifflait une petite chanson pour me faire faire pipi (c'était marrant, j'aimais bien les chansons en général et je faisais durer le plaisir, sauf quand il sifflait vraiment faux...)

Sache aussi que je suis un vrai poney moi, à 1,43m pieds nus et qu'on n'a pas besoin de me raboter les pieds et de m'appuyer à m'en faire mal sur le garrot pour passer sous la toise !

Il ne m'est arrivé qu'une fois d'avoir très mal, c'était aux Championnats d'Europe 1999 en Suède. Mais là, le chirurgien suédois s'est vraiment bien occupé de moi, j'ai été remis sur pied sans problème et j'ai pu faire une saison merveilleuse : même si je n'ai fait que la moitié des Grands Prix, j'ai fini quatrième de la Coupe de France, j'ai gagné à Rome et je me suis tiré de bonnes bourres avec mon grisou de complice Everest pour la médaille d'or aux Championnats d'Europe 2000 à Hagen et la finale de la Coupe de France à Cornille. Et ce fou rire que j'ai eu quand un autre bipède de ton espèce, mais un peu plus savant celui là, a trouvé que j'étais un peu gêné d'un postérieur, celui sur lequel il avait trouvé la cicatrice de l'opération : tout le monde se marrait mais personne ne lui a dit que c'était l'autre !!!!

Bon, minable bipède, je n'ai qu'une chose à te dire : si tu t'approches de moi, du haut de mon mètre quarante trois, je ne bougerais pas, j'écarterai juste un peu les postérieurs pour ne pas m'éclabousser et il ne sera pas nécessaire de me siffler une petite chanson...

En attendant, mes pieds et mes tendons qui sont toujours aussi secs me permettent de profiter de mon pré et de me payer de sacrées galopades avec les copains et copines...