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L'article du Complet |
Ils étaient partis avec la ferme intention de monter sur le podium, ils l'ont fait et sur la plus haute marche, s'il vous plaît !
Au vu des performances et du comportement des couples de Grand Prix, Emmanuel Quittet, entraîneur national, annonce sa sélection à la fin des Championnats de France, début juillet : cinq couples choisis, Eva la Brée et Laura Chassagne, Calin III et Arnold Robin, Everest du Canon et Maud Gonzales, Boldo de Fontmaure et Damien Lafitte, Couf de Coustaussa et Emmeline Saint. Ils seront sous la houlette de Benoît Marchant, chef d'équipe, de leurs coaches respectifs et Thibault sera le groom.
IWANT YOU !!! |
Départ pour l'Allemagne le lundi , la pluie se mettant de la partie sans interruption jusqu'à Hagen. Le lendemain, visite des installations malgré la pluie, le brouillard et le froid : elles sont superbes, luxueuses, les poneys sont très bien logés. Très vite l'ambiance de la semaine est donnée : la météo nous ramène à l'automne, l'organisation allemande se dépêche de rempierrer tous les chemins pour les rendre presque praticables. Le lendemain, visite vétérinaire sans problèmes, tout le monde est en forme. Le soir du mercredi, cérémonie d'ouverture officielle où tous les concurrents arrivent en calèche et où on voit arriver avec une certaine surprise des délégations russe et américaine, peu nombreuses certes, mais tout de même... Discours officiels, hymnes, suivi d'un petit mot de Rodrigo Pessoa.
Entre temps, Emmanuel a fait son choix pour l'équipe : Laura sera en individuel alors que l'équipe sera constituée dans l'ordre de Damien, Arnold, Maud et Emmeline. Le tirage au sort ne sera pas très favorable aux français : ils tirent le n° 1 : Damien aura donc l'honneur et la lourde responsabilité d'ouvrir les hostilités sur le dressage et le cross. Jeudi, les choses sérieuses commencent avec le dressage : malgré la pluie des jours précédents, le carré de dressage en sable est très bien. Les Français s'en sortent avec des fortunes diverses, mais dans l'ensemble pour l'équipe le résultat est plutôt satisfaisant puisqu'ils sont quatrièmes, derrière les Allemands, les Anglais et les Belges.
Le vendredi est consacré à la préparation du cross, situé à environ une heure d'autoroute... La reconnaissance officielle avait eu lieu le mercredi et elle avait déjà causé un certain émoi dans les rangs français
Le piano |
Les cavaliers sont revenus plutôt confiants, gonflés à bloc. Emmanuel, Benoît et Thibault sont beaucoup plus réservés et une distance certaine est préservée entre parents et cavaliers...
Les supporters français (cavaliers, parents,...) débarquent aussi le même jour avant la grande explication...
Le samedi, le convoi se forme, dans la boue, pour un départ vers le terrain du cross. Toujours une heure de trajet , encadré par la police pour faciliter les choses mais avec le plaisir de trouver une luminosité un peu différente qui laisse espérer un peu de soleil pour la journée. Le premier départ sur le routier (Damien) est prévu vers 16 :00, ce qui donne largement le temps de s'installer plus que correctement : les Français se distinguent encore avec des tentes prévues près du départ du cross pour protéger de la pluie ou du soleil. Pendant que les cavaliers se font leur dernière reconnaissance, Emmanuel, les coaches et les parents se retranchent dans leur angoisse, pendant que d'autres profitent du premier rayon de soleil en toute décontraction (n'est ce pas M Morel ? la photo n'est pas de PSV...) !
Damien sur la haie de départ |
Les autres concurrents commencent à défiler et les choses se révèlent en peu plus difficiles que le parcours de Damien le laissait paraître : les pénalités s'accumulent vite, refus, chutes, temps dépassé. Arnold, deuxième français à passer s'en tire lui aussi très bien, il ne fait même presque pas de temps : une seconde... (dommage qu'il se soit pris les pieds dans la lisse dans un virage !)
Arnold sur le piano |
Emmanuel et Benoît commencent à aligner les scores des trois équipes qui précèdent les Français car les incidents se multiplient.
Après Arnold, c'est au tour de Laura de faire aussi un sans faute avec du temps : les craintes d'Emmanuel sur la grosseur des obstacles commenceraient-elles à s'éloigner ? Il est vrai que nos cavaliers avaient vraiment un moral d'acier !
Laura sur l'entrée du deuxième gué |
Après un intervalle assez long sans concurrent français où les autres équipes accumulent les points, le soleil se maintient et on commence presque à avoir chaud ! Maud part sur son tour, la plus tendue de tous sans doute : elle ne fera aucune faute elle non plus ! La 'coupe de cheveux' de course de son poney qui a tant intrigué les Belges n'aura donc heureusement gêné personne : à bon entendeur salut !
Maud sur le piano |
Emmanuel ne peut plus cacher un grand sourire : le total des autres équipes est déjà significatif et il a aussi ses statistiques : les équipes qui gagnent sont celles où il y a trois sans fautes sur le cross ! Et il ne reste qu'Emmeline à partir : " Je me lance sur mon tour, plutôt confiante sachant que les autres sont passés sans problème : les obstacles s'enchaînent, Couf est super...
Emmeline à la sortie du piano |
Pendant ce temps, Emmanuel a aussi fait ses comptes : malgré la déception d'Emmeline, les Français sont passés devant les autres ! ! ! De peu (moins d'une barre sur les Belges deuxièmes) mais premiers tout de même !
Et on attend le dimanche... La visite vétérinaire se passera sans incident pour les Français, un peu moins bien pour d'autres. Avant le CSO, tous comptes faits, quatre équipes sont encore dans la course pour le podium, avec tout de même un avantage pour nous : les quatre cavaliers peuvent " servir " pour le total de l'équipe alors que les trois autres équipes n'ont plus que trois cavaliers. Il n'empêche que là aussi une certaine nervosité commence à poindre, cette fois pour garder le classement... car il n'y a aucun droit à l'erreur.
Au fur et à mesure du passage, les écarts oscillent par rapport aux Belges, aux Hollandais et aux Italiens : une barre, deux, une, trois, deux, une... et Emmanuel multiplie ses yeux et ses oreilles pour suivre tout en faisant sauter les Français au paddock. Pendant que Maud, première Française au classement (et donc dernière française à passer sur le CSO) se prépare, son frère et coach se cache, les supporters français, dont beaucoup de cavaliers de Grand Prix qui ont fait le déplacement, se rongent les doigts ou sautent sur leur chaise en même temps que les poneys : et Maud, impériale, ne fait qu'une barre et un peu de temps, ce qui assure la médaille d'or avant que le dernier Belge ne soit passé ! C'est du délire dans le camp français, qui attend tout de même que la dernière concurrente, l'Allemande qui gagnera en individuel soit passée avant de sortir les drapeaux et de faire retentir le concert de trompes.
QUOI ? On a gagné ? ? ? ? |
Emmanuel et Stéphane Martinot (le véto de l'équipe) avec le champagne... |